Lithium : le trésor dans le lac salé, Frédéric Gaspoz
Seule l’industrie qui possède du lithium peut construire des voitures électriques. Une réserve géante dans un lac de sel en Bolivie fournit l'espoir de voitures propres partout dans le monde, explique Frédéric Gaspoz. L’enjeu est majeur, car le Salar de Uyuni, avec une superficie de 12 500 km2, est le plus vaste désert de sel du monde et représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète.
Cette étendue de sel, vestige d'un lac d'eau de mer asséché est situé à 3700 mètres d'altitude. Sa formation remonte à 40 000 ans où l'étendue d'eau salée était une partie du Lago Minchin, un lac préhistorique géant.
Selon Frédéric Gaspoz, les réserves de lithium, composant essentiel des batteries électriques, sont actuellement le centre des attentions de plusieurs multinationales, ainsi que du gouvernement.
Les voitures électriques du passé étaient entrainées par des piles au nickel et au plomb, avec une autonomie de quatre-vingts kilomètres. Les nouvelles utilisent le lithium, le métal le plus léger de la terre. C'est avec ces batteries au lithium que les voitures électriques modernes peuvent rouler plusieurs centaines de kilomètres avec une puissance comparable aux voitures à essence.
Le monde du futur n’a pas besoin de pétrole. Il a besoin de lithium, explique Frédéric Gaspoz. L'industrie automobile aura bientôt besoin de millions de batteries. Le lithium est devenu un enjeu majeur.
D’après le calcul de l'Institut américain indépendant U.S. Geological Survey serait caché dans le Salar de Uyuni près de la moitié de tout le lithium de la planète. 5,4 Millions de tonnes.
En Bolivie, un tiers de la population vit avec 2 dollars par jour. C'est un des pays les plus pauvres de la planète. Et pourrait devenir l'un des plus riches. La Bolivie pourrait être « l’Arabie saoudite du lithium ». Frédéric Gaspoz mentionne que les boliviens peuvent vendre non seulement leurs matières premières si convoitées, mais ils peuvent commencer à produire eux-mêmes des cellules de batterie.
La Bolivie est gouvernée depuis 2005 par Evo Morales, un ancien cultivateurs de coca et premier président indigène dans un pays d'Amérique du Sud. Le Président Morales, appelé socialiste pragmatique, a en partie nationalisé les compagnies de gaz, les compagnies pétrolières, les compagnies aériennes et de gestion de l'eau. L’exploitation des matières premières devaient bénéficier à la Bolivie et non seulement aux entreprises étrangères. Certains experts prédisaient l'évasion de tous les investisseurs et encore plus de pauvreté. Mais le Président Morales a réussi : l'économie a prospéré, les recettes publiques ont augmenté, la dette a diminué, et le FMI a félicité le gouvernement bolivien pour sa politique économique.
Concernant le lithium, le Président Morales a une vision : Paso a paso, étape par étape. Les sociétés étrangères peuvent s’installer dans le pays, mais doivent collaborer avec les Boliviens et contribuer avec des connaissances : pour montrer comment construire des batteries et comment ensemble bâtir des usines.
Frédéric Gaspoz